- 7 décembre 2020
- Point bourse
10 décembre
Entre les réunions de la BCE et du Conseil Européen, la journée du 10 décembre est très attendue par les marchés.
D’une part le renforcement du soutien monétaire, aussi bien dans son ampleur que dans sa durée, participera ces prochains mois à contenir la remontée potentielle de l’€ et des taux d’intérêt.
D’autre part, s’agissant des questions politiques relatives au plan de relance et au Brexit le Conseil Européen des 10-11 décembre devra tenter de donner des réponses aux deux enjeux politiques majeurs de cette fin d’année.
Face à la persistance de risques politiques et un Brexit qui, quelle qu’en soit l’issue, sera dommageable à court terme pour la croissance britannique, et européenne dans une moindre mesure, l’€ affronte des facteurs négatifs qui viendront limiter sa capacité d’appréciation.
L’accord trouvé par l’OPEP permet d’attendre une remontée progressive des prix de l’énergie, mais à un rythme graduel, facteur de soutien modéré aux taux souverains.
La diminution marquée de l’activité du secteur des services a fortement pesé sur l’économie de l’Eurozone en novembre, elle a ainsi renoué avec la contraction. L’indice PMI Composite IHS Markit s’est replié de 50,0 en octobre à 45,3, un niveau toutefois supérieur à son estimation flash.
Ce repli de l’indice global a reflété la détérioration de la conjoncture dans le secteur des services, où l’activité a affiché son plus fort recul depuis mai dernier. Dans le secteur manufacturier en revanche, la production a augmenté pour un 5ème mois consécutif.
La croissance du secteur manufacturier s’est appuyée sur la bonne performance de l’Allemagne, seul pays à avoir enregistré une expansion de son activité en novembre. La France, l’Italie et l’Espagne ont enregistré de forts replis, les plus importants depuis les sommets atteints en mai. En Irlande, l’activité a également diminué mais à un rythme peu soutenu.
Cette contraction s’explique par les contraintes que les mesures de lutte contre la pandémie font peser sur l’activité. Le volume des nouvelles affaires a enregistré sa plus forte diminution depuis mai dernier, les secteurs de l’accueil, de la restauration et du tourisme ayant été particulièrement touchés. Les ventes à l’export ont en outre chuté pour la 1ère fois depuis 3 mois, mais leur repli est marginal.
L’emploi a reculé pour le 9ème mois consécutif mais le taux de suppression de postes a fléchi à son plus bas niveau depuis 9 mois, les fabricants comme les prestataires de services n’ayant que faiblement réduit leurs effectifs. C’est en Italie et en Espagne que la contraction de l’emploi a été la plus marquée tandis que les effectifs ont un peu progressé en Allemagne. En Irlande, le niveau de l’emploi est resté stable par rapport à octobre tandis qu’il s’est légèrement contracté en France.
Enfin, les perspectives d’activité à 12 mois se sont significativement améliorées, les annonces concernant l’efficacité des vaccins ayant incité les entreprises à davantage d’optimisme.
Chris Williamson, chef économiste à IHS Markit commente : »L’économie de la zone euro a renoué avec la contraction en novembre… le repli enregistré est toutefois loin d’avoir la même magnitude que celui du printemps dernier et, contrairement à la tendance observée plus tôt dans l’année, la croissance s’est pour l’heure maintenue dans le secteur manufacturier qui bénéficie notamment d’un rebond de la demande sur les marchés à l’export. La contraction du secteur des services est en outre bien moins marquée que celle affichée lors des premiers confinements dans la région. »
En octobre, Refinitiv a mesuré une progression de 1,6% des ventes au détail en Eurozone, bien au-dessus du consensus de 0,8%. Cette hausse de la consommation la porte 3,1% au-dessus de son niveau pré-pandémie de février et 4,3% au-dessus de celui du même mois l’an dernier. La hausse est sectoriellement largement répandue mais elle reste tirée par les ventes par correspondance et en ligne.
Compte tenu du ralentissement de l’activité et du fait que l’€ ait cassé la barre des 1,2$, nous pensons que la BCE va annoncer cette semaine un package substantiel.
Le Conseil devrait porter le PEPP (Pandemic Emergency Purchase Program) de 1 350MM€ à 1 850 et étendre ses achats au moins jusqu’à la mi 2022. Il devrait également indiquer être prêt à faire plus si nécessaire. De même, et afin de soutenir les banques, une extension de la période où les banques peuvent emprunter auprès de la BCE à -1% dans le cadre des TLTRO jusqu’à la fin 2021 est attendue, peut-être avec allègement des collatéraux. Par contre il n’y a pas de changements attendus sur les taux directeurs, refinancement, dépôt ou TLTRO.
« US : un risque de trou d’air en fin d’année » Bruno Cavalier (Oddo BHF). Jusqu’en novembre inclus, l’activité économique aux États-Unis a progressé malgré l’amplification de la vague épidémique. Les indices de climat des affaires peuvent même être jugés étonnamment élevés. A moins d’une chute violente en décembre, la croissance du PIB devrait être modestement positive au T4 2020. La reprise des discussions pour une rallonge budgétaire est bienvenue, mais rien n’est encore acquis. Sans cela l’expiration des mesures d’aide créera un trou d’air. »
L’IHS Markit US Composite PMI est sorti à 58,6 après 56,3 en octobre, le manufacturier à 56,7 vs 53,4 et les services à 58,4 vs 56,9. Pour le manufacturier, c’est la plus vive accélération depuis septembre 2014 et pour les services depuis mars 2015.
Les nouvelles affaires sont au plus haut depuis plus de 2 ans, domestiques surtout mais plus modestement à l’exportation aussi.
L’emploi rebondit et les créations de postes sont au plus haut depuis octobre 2009, création de l’indicateur, avec des pressions sur les capacités de production dans les services.
Les répondants affichent le plus fort optimisme à 12 mois depuis mai 2014 justifiant ces perspectives par la force de la demande et l’espoir soulevé par les vaccins.
L’ISM manufacturier est sorti à un haut niveau, 57,5 en novembre, mais en léger recul, 59,3 en octobre. De même celui des services à 55,9 en novembre vs 56,6, tiré par les transports et la logistique, la construction résidentielle, la santé et le commerce de détail qui font plus que compenser les loisirs et l’hébergement.
Vendredi le Bureau of Labor Statistics a publié des créations de postes plus faibles qu’attendus pour novembre à 245 K (consensus 460 K). Cependant le taux de chômage a baissé de 6,9% à 6,7% alors que le salaire horaire moyen a progressé de 0,3% m/m.
En Chine, le Caixin services PMI a progressé à 57,8 vs 56,8, son 2nd plus haut niveau depuis avril 2010 après les 58,4 de juin. L’indicateur manufacturier avait également fortement rebondi et ceci porte l’indicateur composite à son plus haut niveau depuis 2010.
Ceci conforte les attentes d’une croissance vigoureuse de la Chine à court terme selon Capital Economics (Julian Evans-Pritchard), tirée à la fois par une forte demande à l’export et par le stimulus budgétaire et fiscal.
La synthèse de l’ensemble des Markit PMI est établie par le JP Morgan Global Composite PMI : il reste robuste en novembre en dépit d’une expansion plus lente des services et s’établit à 53,1, légèrement en dessous du plus haut de 26 mois établi en octobre à 53,3. Cette phase d’expansion dure maintenant depuis 5 mois.
La croissance de l’activité manufacturière globale est au plus haut depuis 34 mois, tirée par la Chine et les États-Unis lors que l’activité des services est légèrement en retrait par rapport au mois précédent. 5 des 6 sous indices couverts par l’enquête sont en expansion en novembre. Les Biens de Consommation et d’investissement accélèrent, croissance mais ralentie pour les Biens Intermédiaires, les Services aux Entreprises et les Services Financiers. Les Services aux Consommateurs sont eux en contraction pour le 10ème mois consécutif.
Expansion de l’activité aux États-Unis, en Chine, Allemagne, Inde, Brésil et Australie, contraction au Japon, en France, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Russie et Irlande.
5ème mois de progression des affaires nouvelles. Les commandes à l’export croissent aussi pour le 3ème mois et l’optimisme des répondants est au plus haut depuis 6 ans et demi.
L’emploi progresse pour le 3ème mois consécutif à son rythme le plus vif depuis avril 2019 avec des créations de postes aux États-Unis, en Chine, Allemagne, Brésil et Australie.
Nous avons au cours de notre stratégie de gestion décidé de garder notre approche positive des marchés, notre analyse nous amène à les voir plus haut au cours de 2021 même si une consolidation est possible après la prise de fonction du nouveau président américain.
Après les éléments techniques immédiats, banques centrales et plans de relance, un rebond des bénéfices pourrait au cours des 12 prochains mois être un nouveau moteur de progression. Notre stratégie accorde une large place au rebond industriel en cours, ceci malgré la surperformance récente de ces secteurs car ils restent encore sous détenus par les investisseurs.
Les flux sont encore positifs sur la classe actif actions, les secteurs les plus recherchés cette semaine étant Energie, Technologie, Santé et Financières.
Sur la semaine, les marchés clôturent en légère hausse : S&P 2,5%, Nasdaq 2,8%, Stoxx 0,2%, EuroStoxx 0,3%, CAC 0,2%, DAX -0,3%, Nikkei 0,4% et Shanghai SE 1,1% avec le Bund en hausse de 4bp à -0,55% et le 10 ans US de 13,5bp à 0,97%. L’€ s’apprécie face au $ de 2,02% à 1,2121 ;
Le secteur des Matériaux de Base (+6,8% avec Arcelor Mittal (+14,1%) est la meilleure performance au sein du Stoxx600 suivi par Voyages & Loisirs +4,5% et Banques +3,4%. Mauvaises performances des secteurs défensifs Utilities -2,6% et HPC -1,7% ainsi que de la Chimie -2,5%.
Après la rotation sectorielle effectuée dans nos fonds, très bonne performance pour eux cette semaine avec partout des avances sur les benchmarks
Pas de mouvements pour FCP Mon PEA et Erasmus Mid Cap Euro, Aymeric pour Erasmus Small Cap Euro achète Ekinops, spécialisé dans les solutions de télécommunications, ouvertes ou interopérables, destinées aux fournisseurs de services (opérateurs de télécommunications et entreprises) à travers le monde.
Jean-François GILLES
Président du Directoire d’Erasmus Gestion