- 10 décembre 2019
- Point bourse
Point Bourse Hebdomadaire du 10 décembre 2019 : 12 & 15
Les investisseurs ont ces deux dates entourées sur leurs agendas : ces deux rendez-vous vont conditionner ce que sera la fin de l’année sur les places financières et au-delà le début 2020.
Est-ce que le vote des britanniques permettra un Brexit ordonné ?
Est-ce qu’américains et chinois arriveront à signer un accord commercial de phase 1 avant que Donald Trump ne décide d’une extension des taxes à l’importation à de nouveaux produits ?
La semaine écoulée a vu les publications confirmé les tendances récentes, les chiffres américains un peu meilleurs qu’attendu peuvent cependant conforter le président dans sa détermination si ce n’est que le PMI chinois est également sorti au-dessus des attentes.
A 50,6 en novembre, l’indice PMI composite IHS Markit de l’activité dans l’Eurozone s’est légèrement redressé par rapport à son estimation flash (50,3) mais il est resté stable par rapport à octobre. Il continue ainsi de signaler une croissance médiocre.
Le secteur des services demeure le principal moteur de la croissance, son rythme d’expansion ayant toutefois ralenti par rapport au mois précédent. La production industrielle a diminué pour un 10ème mois consécutif, le ralentissement de la contraction se poursuivant toutefois en novembre, les fabricants signalent en effet le plus faible recul de leur activité depuis août dernier.
Des 5 pays couverts par l’enquête, la France a de nouveau affiché les meilleures performances, suivie de près par l’Irlande et l’Espagne. Ces 3 pays ont enregistré une croissance soutenue de leur activité, le taux d’expansion s’étant en outre renforcé en Irlande et en Espagne.
L’activité a en revanche diminué en Italie et en Allemagne, reculant pour la 1ère fois depuis 6 mois en Italie mais pour un 3ème mois consécutif outre-Rhin, le taux de repli affichant toutefois son plus faible niveau au cours de cette période.
Le classement des pays par indice PMI composite est le suivant : France 52,1, Irlande 52,0, Espagne 51,9, Italie 49,6 et Allemagne 49,4.
Après 2 mois consécutifs de repli, les nouvelles affaires reçues par les entreprises ont stagné en novembre. Cette faiblesse de la demande résulte principalement d’un repli continu des ventes à l’export, les nouvelles affaires en provenance de l’étranger diminuant pour le 14ème mois consécutif même si le taux de contraction fléchit et affiche son plus bas niveau depuis juin dernier.
Ce contexte de stagnation de la demande a permis aux entreprises de consacrer leurs ressources au traitement des affaires en cours, comme en témoigne une 9ème réduction mensuelle consécutive du volume des affaires en attente.
Malgré une charge de travail limitée, les entreprises ont de nouveau renforcé leurs effectifs. L’emploi a ainsi progressé sans interruption depuis plus de 5 ans, l’ensemble des pays couverts par l’enquête ayant en outre indiqué avoir recruté du personnel supplémentaire en novembre.
Enfin, la confiance des entreprises de l’Eurozone quant à leur niveau d’activité à 12 mois s’est renforcée pour atteindre son plus haut niveau depuis juillet dernier. Les perspectives d’activité se sont améliorées dans tous les pays à l’exception de l’Italie.
L’enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages de l’INSEE montre qu’en novembre en France la confiance des ménages dans la situation économique augmente à nouveau après 2 mois de stabilité, à 106 son indicateur gagne 2 points bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100).
Le solde d’opinion des ménages quant à leur situation financière future gagne 2 points et celui relatif à leur situation financière passée gagne 1 point ; Par ailleurs, la proportion des ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente légèrement et se maintient bien au-dessus de sa moyenne.
En novembre, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie passé en France s’est amélioré au cours des 12 derniers mois augmente de nouveau et se situe largement au-dessus de sa moyenne. Il en est de même pour le niveau de vie futur.
Aux États-Unis, publications plutôt positives mais comme souvent avec des nuances.
En effet si l’IHS Markit composite US PMI est sorti à 52,0 vs 50,9 en octobre, signalant une modeste accélération de l’activité, l’ISM US non manufacturing sentiment index recule de 0,8pt à 53,9 en novembre, légèrement sous les attentes (54,5). Cet indice semble se stabiliser sur un rythme d’expansion modéré, sensiblement plus faible qu’en 2018 où il avait atteint 58,9. Le niveau actuel semble cohérent avec une croissance de 2%.
Une fois de plus, c’est le rapport mensuel sur l’emploi de novembre du Bureau of Labor Statistics/Haver Analytics qui a été la grande surprise de la semaine, faisant fortement monter les marchés vendredi :
- Création de 266K postes en novembre (consensus 186K) et révisions de +41K (oct. +28K à 156K et sept +13K à 193K). Les créations de postes sont désormais à 180K par mois en 2019, et la moyenne des 3 derniers mois à 205K semble refléter une accélération du momentum.
- La grève chez General Motors avait amputé les chiffres d’octobre de 40K et sa fin a entraîné le retour de 40K dans les chiffres de novembre. Hors GM, octobre aurait été autour de 200K.
- Le taux de chômage rebaisse à 3,5%, un plus bas de 50 ans ; Le taux de participation est à 63,2% et celui des « prime working-age labor force « (25-55 ans) à 82,8%, les deux au plus haut du cycle.
- Le salaire horaire moyen monte de 0,2 %m/m et de 3,1%y/y. Il semble se stabiliser modérément au-dessus de 3% après avoir touché 3,4% en février ; compte tenu de l’augmentation du nombre d’emplois, les revenus distribués aux salariés augmentent de 4,8% sur un an ce qui assure un excellent niveau de consommation des ménages pour la si importante période des fêtes de fin d’année.
Autre surprise, le Caixin China composite PMI qui signale une solide amélioration de l’activité en Chine en novembre. L’index montre de 52,0 en octobre à 53,2 en novembre au plus haut depuis 21 mois. Ce redressement provient tant de l’activité manufacturière que des services, les deux enregistrant une hausse marquée des nouvelles commandes, la plus rapide depuis février 2018, mais la hausse des commandes à l’export est moindre que celle des commandes domestiques.
Par contre, l’optimisme des répondants sur leur activité à 12 mois reste faible, notamment dans le secteur manufacturier alors qu’il se redresse dans les services.
L’espoir que l’économie globale ait passé la phase de ralentissement la plus aiguë a été renforcée cette semaine par le JP Morgan Global manufacturing PMI de novembre, à 50,3 vs 48,8 en octobre ; C’est la 1ère fois depuis avril 2019 qu’il est au-dessus des 50, hors de la zone de contraction ; cet espoir est aussi entretenu par le fait que le sous indice des nouvelles commandes, à 50,4, est au plus haut depuis décembre 2018. Depuis 2 mois, le rapport nouvelles commandes sur stocks s’est beaucoup amélioré, suggérant des temps meilleurs pour les mois à venir.
Les flux sur les toutes dernières semaines sont moins favorables à l’Eurozone, en léger rachat selon EPFR Global, par contre, les souscriptions nettes accélèrent sur la technologie globale qui a presque retrouvé sa collecte record de 2018 et depuis trois semaines sur le Royaume-Uni à la veille de l’élection du parlement ; depuis octobre les fonds actions sont en collecte nette après 9 mois de décollecte.
Cette semaine nos fonds ont tous eu des performances très proches de celles de leurs indices de référence, c’est à dire en très léger repli.
Et je n’ai qu’un seul mouvement à vous signaler : l’achat par Aymeric pour Erasmus Mid Cap Euro de l’entreprise allemande Cancom AG, fournisseur d’infrastructures et de services informatiques, solutions cloud et solutions IT.
Mais j’ai aussi à vous faire part d’une naissance, celle de notre fonds ADN Dynamic, qui comme son nom ne l’indique pas n’est pas un fonds actions mais un fonds performance absolue dynamique. Nous vous en dirons plus dans les semaines qui viennent et dans notre lettre trimestrielle de début janvier.
Jean-François GILLES
Président du Directoire d’Erasmus Gestion